
La solidarité pour une coopération joyeuse
« Tenter l’expérience authentique d’un être-à-la-vie coopératif et symbiotique » (A. Barrau)
La solidarité est une action du vivant indispensable à sa survie et utile à son développement. Être en solidarité, c’est prendre conscience que les écosystèmes prospères reposent sur la coopération et l'entraide, plutôt que sur la compétition et l'individualisme. C’est regarder la solidarité et l’inclusion comme des actions premières indispensables à notre survie collective et intégrées dans notre développement individuel. C’est permettre à nos organisations humaines de cultiver l’interdépendance pour notre survie et notre bien-être. La solidarité vivante en entreprise c’est l’expérience authentique de la coopération joyeuse entre les personnes. La coopération joyeuse est ce moment dans les relations professionnelles au cours duquel on réalise que l’on fait partie d’un tout dont on est pleinement acteur. Ce tout nous dépasse et il est moins grand sans nous. C’est l’arbre épanoui qui grandit en symbiose avec les éléments de la terre et contribue, à sa mesure, à un projet plus grand d’une planète respirable pour tous.C’est comprendre qu’il n’y a pas de développement individuel durablement satisfaisant dans l’entreprise, comme ailleurs, sans contribution perçue à une œuvre collective. Nous sommes profondément des êtres de coopération lorsque notre ego est tenu en laisse. Le problème est qu’il est bien souvent flatté par les logiques de compétition un peu trop souvent à l’œuvre dans nos relations de travail. Or la compétition n’est joyeuse que si elle est une parenthèse, un moment spécial dans un cadre aux règles partagées. Elle ne fonctionne que si, dès l’instant qui suit l’affrontement, nous sortons du jeu pour être à nouveau dans une relation authentique. Que vaut une victoire sportive si l’adversaire d’un jour demeure celui à battre le lendemain en dehors du terrain de jeu ?
Il est remarquable de constater à quel point nos systèmes d’entreprise ont complètement inversé cette loi. Ainsi, la coopération est souvent vécue comme l’exception. C’est une parenthèse, un moment spécifique, une bulle relationnelle déconnectée de ce qui est souvent présenté comme la vraie vie des interactions quotidiennes de l’entreprise. Comme si nos interactions ne trouvaient finalement leur valeur à nos yeux que dans la compétition, le labeur et la pression. Pour relier demain, nous sommes convaincus qu’il faut mettre la coopération au centre des organisations. La coopération est une modalité d’interaction qui donne accès à un adulte libre et responsable à la fois. Cet adulte fait confiance à ses ressources et à celles de ses collègues. Il aide et demande de l’aide. Il s’ouvre aux autres et accueille l’altérité. Il crée et admire la création de l’autre.